Albert Rudomine, La Vierge inconnue, Canal de l'Ourcq, 1927, Epreuve sur papier argentique viré à l'or, d'après le masque mortuaire de l'Inconnue de la Seine, collection particulière, Paris
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Fin du XIXe siècle. Entre les maladies, la criminalité et les suicides, la vie est fragile à Paris. Les cadavres retrouvés au fond de la Seine sont nombreux. Afin de procéder à leur identification, la morgue se doit de les exposer à la vue de tous.
Un jour, alors qu’un légiste réceptionne des corps, il est subjugué par le visage d’une femme. D’une beauté frappante, elle affiche un sourire énigmatique...
L’Inconnue de la Seine, moulage en plâtre, vers 1900
Fasciné par le visage de l’inconnue, le légiste demande un moulage pour en conserver les traits.
Cependant, après plusieurs semaines, l’identité de la défunte n’est toujours pas révélée. Personne ne semble la connaître !
Rapidement, l’intrigue fascine Paris, et la jeune femme, surnommée l'Inconnue de la Seine, fait la une des journaux.
Un véritable fantasme se crée autour de ce masque mortuaire.
Reproduit en plusieurs exemplaires, il est vendu comme objet décoratif ! Le succès de cette mystérieuse noyée est tel qu’on expose le moulage de son visage dans de nombreux intérieurs.
Certains lui trouvent même des similitudes avec La Joconde…
Cette muse passionne les écrivains. Notamment Aragon, qui demande à Man Ray de réaliser une série de clichés de ce masque mortuaire.
Le photographe surréaliste va plus loin puisqu’il crée des photomontages de la noyée les yeux ouverts, ou encore vieillie de 20 ans !
Cette technique consiste à réaliser un collage à partir de photographies, puis à photographier de nouveau l’ensemble. Ainsi, grâce à l’imagination de l'artiste, notre belle Inconnue reprend vie.
Cela ne s’arrête pas là ! Aujourd’hui, certains mannequins utilisés pour enseigner la réanimation ont le visage de la défunte. Ainsi, un siècle après, des étudiants cherchent encore à réanimer la belle Inconnue…
source : artips racontée par Armelle Fruchard