Les agences spatiales européenne et américaine sont associées dans le cadre du projet Aida, qui débutera en 2020 et qui a pour objectif de faire dévier l’orbite de l’astéroïde Didymos, qui pourrait représenter une menace pour la Terre.
Selon la Nasa, il existe au moins 4 700 géocroiseurs, à savoir des astéroïdes évoluant à proximité de la Terre, d’un diamètre supérieur à 140 mètres et potentiellement capables d’entrer en collision avec notre planète et d’atteindre sa surface sans avoir explosé auparavant. Parmi les différents projets qui existent pour tenter de dévier les trajectoires de ces objets célestes, le projet Aida, fruit de l’association entre l’ESA, l’agence spatiale européenne et la Nasa, l’agence américaine.
Ce projet prévoit, à partir de 2020, le lancement de deux engins spatiaux à destination de Didymos, un astéroïde binaire découvert en 1996 composé de Didymos et ses 800 mètres de diamètre et de Didymoon, sa petite lune, de 170 mètres de diamètre qui tourne autour. Aida se déroulera en deux temps, à partir de l’an 2020.
Tout d’abord, c’est l’agence européenne qui entrera en scène avec le lancement de l’impacteur AIM (pour Asteroid Impact Mission), dont le rôle sera l’étude et la caractérisation du système, avant d’y déposer un atterrisseur et de déployer un microsatellite en orbite, comme l’explique Patrick Michel, directeur de recherche CNRS à l’Observatoire de Nice Côte d’Azur et responsable scientifique de cette mission.
Plusieurs mois plus tard, en 2021, ce sera à l’agence américaine de prendre le relais du projet avec l’envoi de l’impacteur DART, qui s’écrasera à grande vitesse, environ 22 500 km/h, sur Didymos, le plus petit des deux astéroïdes.
La déviation de la trajectoire de l’astéroïde devrait rester assez faible, et en cas de réelle menace, l’idéal serait de prévoir l’envoi d’une sonde plusieurs années avant la potentielle collision avec la Terre pour pouvoir modifier plus fortement sa trajectoire, et ainsi lui permettre d’éviter la Terre. « Idéalement, il faudrait même envoyer une sonde exploratoire avant pour étudier la structure de l’astéroïde afin de définir l’impacteur nécessaire pour le détourner de sa route », explique Patrick Michel. Prévoir du temps pour une seconde tentative en cas d’échec de la première serait également plus sage.
video Yt : youtube.com/watch?v=h4lpu8HbpFY
source : phys.org & sciencepost raconté par David Louvet-Rossi