C’est une bien triste histoire que celle de l’étoile S5-HVS1. Comme son nom l’indique, cette étoile solitaire, deux fois plus grosse que le Soleil, a été découverte par les astronomes de la collaboration Southern Stellar Stream Spectroscopic Survey (S5).
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Ils sont tombés dessus un peu par hasard alors qu’ils travaillaient sur un tout autre sujet au Télescope Anglo-Australien (AAT) avec lequel ils ont coutume de travailler. C’est sa vitesse qui les a d’abord interpellés: elle s’éloignait d’eux à plus de 1000 km/s, soit 4 à 5 fois plus vite qu’une étoile classique.
Les chercheurs sont ensuite allés voir dans les données du satellite européen Gaia, qui effectue le recensement le plus complet et le plus précis des étoiles de notre galaxie, pour voir si elle y figurait. Bingo. Ils ont ainsi pu déterminer plus précisément sa position et ajouter sa vitesse latérale pour obtenir sa vitesse réelle: près de 1800 km/s, soit 6,5 millions de kilomètres par heure. Un record absolu. C’est presque deux fois plus rapide que les autres étoiles «hypervéloces» déjà connues.
D’après leurs résultats, publiés au début du mois dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society , elle se trouverait ainsi «sous» notre galaxie, à 28.000 années-lumière environ de son centre (un tiers de son diamètre pour donner une idée). Et elle continuerait sa route, échappant à son emprise gravitationnelle. Une étoile vagabonde partie errer dans les limbes du cosmos.
Mais ce qui est plus triste encore, c’est que cette étoile avait vraisemblablement une compagne auparavant. Le seul mécanisme capable d’éjecter une étoile aussi vite implique en effet qu’une binaire passe à proximité d’un trou noir supermassif.
Les forces gravitationnelles très fortes mises en jeu conduiraient à l’expulsion de l’une des deux étoiles pendant que l’autre reste piégée en orbite autour du trou noir. Ce mécanisme avait été imaginé et décrit il y a 30 ans par l’astronome Jack Hills, raconte le blog Ca se passe là-haut, mais ce serait la première fois qu’on le voit à l’œuvre.
On peut visualiser dans la reconstitution ci-dessous ce qui se serait ainsi produit il y a 4,8 millions d’années
source : le figaro